Refusez-vous par peur de souffrir ?
« Le refus est lié à la peur de souffrir », un des sutras de Patanjali, me fait beaucoup réfléchir en ce moment par rapport à une situation que je vis. Vous avez peut-être vécu la même chose. Il y a des personnes, des relations, des amitiés, des comportements, des émotions et des sentiments « toxiques » dans la vie qui nous font ou nous ont fait souffrir. Plus nous avons de l’expérience dans la vie, plus nous savons ce que nous ne désirons plus dans notre vie. Nous ne désirons plus de « toxiques » dans notre vie, c’est clair ! Quand une situation se présente, qu’elle ressemble étrangement à une autre vécue, les barricades se dressent. La peur de souffrir refait surface… Je l’admets, pour moi dans la situation actuelle, mon refus de laisser de la place à cette personne est relié à la peur de souffrir de nouveau. Est-ce légitime ? À mon avis, oui et c’est humain.
Constat
Nos croyances, provenant d’expériences vécues, ont une influence sur nos pensées, nos agissements, nos paroles, etc. Nos réponses de dire « oui » ou « non » sont aussi influencées par nos croyances. Lorsque celles-ci sont logées en nous et bien ancrées, elles nous poussent à nous imposer des limites par peur. Quand l’égo et / ou le cœur ont été écorchés et blessés, la peur d’éprouver cette souffrance à nouveau est encore grande et nous empêche à certains moments d’aller de l’avant. Ce comportement est souvent automatique jusqu’à ce que nous en prenions pleinement conscience.
Prise de conscience
Merci aux citations qui circulent et aux discussions franches avec les gens qui m’entourent. Ma prise de conscience a eu lieu lors de questions posées par une de mes professeurs. « Pour toi, c’est quoi l’idéal ? Que désires-tu dans ce type de relation ? Es-tu prête à lui faire de la place dans ta vie, dans ton cœur ? » Je n’ai pu répondre au moment même. En prenant du recul et en discutant avec mon beau Jean, j’ai réalisé que j’ai des peurs en moi qui sont dues à des expériences vécues. J’étais certaine que j’avais fait la paix avec elles. Je les avais « tournées » positivement en me disant que j’étais mieux armée pour affronter les obstacles, qu’elles avaient fait la personne que je suis aujourd’hui. Mais malgré tout, ces croyances et ces souffrances vivent encore en moi et contribuent, à certains moments, à alimenter des énergies négatives. Je réalise que, pour l’instant, elles sont encore ancrées et qu’elles refont surface parfois inconsciemment.
Comment puis-je changer cette façon de penser et me départir des chaînes des expériences passées ?
Premier pas
Réaliser qu’il y a un « pattern » qui se répète est déjà un premier pas de franchi. Bravo !
Deuxième pas
Un deuxième pas à franchir est de mettre le doigt sur le bobo, sur ce qui nous pèse sur le piton, le regarder en face, le décortiquer, le connaître. Il peut même être observé avec curiosité. C’est ce que je tente de faire le plus souvent possible.
Troisième pas
Malgré tout, passer au troisième pas est difficile… le lâcher-prise. Même si je suis consciente que ce qui est arrivé dans le passé ne me fait pas du bien, j’ai souvent de la difficulté à le laisser-aller à 100 %. Pourquoi ? La peur que la situation se répète…
Quatrième
Finalement, allez de l’avant avec confiance. Permettez-vous de changer le cours de l’histoire, de votre histoire.
Trucs pour soi-même
- Exercice de lâcher-prise : Debout, bras allongés devant vous et parallèles au sol, inspirez en serrant les points et en pensant à la croyance que vous désirez laisser-aller, et expirez en ouvrant les mains en étoile et relâchez.
- Posez-vous les trois questions inspirées de la méthode Sedona :
1. Est-ce que je peux laisser aller cette croyance en moi ?
2. Suis-je prête à la laisser-aller ou je préfère la garder et rester dans mon état ?
3. Quand pourrais-je la laisser-aller ? Maintenant ?
À faire et refaire à voix haute ou dans votre tête. - Méditation à la chandelle
- Chantez, criez, pleurez, dessinez… tout pour vous aider à laisser-aller.
Trucs pour améliorer la relation
- Utiliser un code quand la conversation dérape. Exemple, utiliser un mot comme « banane » ou un signe corporel comme se pincer le nez.
- Exprimer la vision de la relation de chacun.
- Se donner des devoirs à chacun pour trouver des outils pour améliorer la relation. L’effort ne peut être mis que d’un côté.
- Dire à l’autre personne quelque chose qu’elle ne connait pas de vous, peut-être une fois par semaine ou par mois. De belles découvertes en perspective !
Réalisez que nous cheminons et évoluons toute notre vie. Soyez patient et ayez de la compassion envers vous-même. Suivez votre cœur et surtout, respectez-vous. Voyez cette relation comme une opportunité d’apprentissage.
Les sutras de Patanjali
J’ai lu ce livre lors d’une formation de yoga et depuis ce temps, il me suit et m’aide à comprendre la vie et à mieux me comprendre.
Référence : Yoga-sutras, Patanjali, éditions Albin Michel, 1991.
Photo : Jean Pelchat (Toriis, Kyoto, Japon)
