Sois beau, sois performant et tais-toi
Quelle est la relation avec votre corps ? Est-ce pour vous un ami, un étranger, un ennemi ou une machine ? Êtes-vous à l’écoute de ses besoins ? Connaissez-vous la signification de ses signaux ? Par exemple, si votre corps vous envoie le signal que vous êtes déshydraté, quel est votre réflexe ? Vous allez chercher un verre d’eau ou vous dites plutôt à votre corps de prendre un numéro. Ah, je vous vois sourire…
Je l’ignore
Notre corps est souvent le reflet de ce que nous vivons. Mais comme dans certaines situations, nous ignorons ses signes et ses messages. Un peu comme si vous avez mal à la tête constamment, mais que, pour vous, c’est un signe positif que vous en avez une. Vous continuez alors votre chemin en « patchant » avec des acétaminophènes. C’est correct pour désamorcer le mal, mais le problème n’est pas réglé à long terme. Il y a quelque chose de physique ou d’émotionnel ou un mixe des deux qui contribuent à causer ces maux.
Personnellement, j’ai défié mon corps, je l’ai traité comme un esclave, comme un maître qui veut dompter à tout prix son animal. Il m’envoyait des messages, mais je lui disais « couche-couche panier » ou tout simplement, je faisais semblant de ne pas l’entendre. C’est fou, je traitais mieux mon chien que moi-même finalement ! Troublant… La vie a su me surprendre par divers événements qui ne m’ont pas laissé le choix de m’arrêter et de réfléchir. Et oui, il m’a fallu plus d’une fois pour comprendre. Plusieurs ont semé des graines en moi. À un moment, la graine est devenue une belle plante et je l’ai enfin regardée. J’étais maintenant réceptive à écouter et prête aux changements. Merci d’ailleurs à Yves, mon précieux ostéopathe.
Je m’intéresse
Vous m’auriez dit il y a 20 ans, que tels maux pouvaient être en lien avec des émotions, des événements ou des traumatismes vécus et je vous aurais répondu « ben oui » en n’ayant aucune conviction. Avec mes expériences de vie, maintenant je vous réponds sans hésitation « Oh que oui ».
Un livre m’a particulièrement amené à réfléchir sur les causes possibles de certains maux, Le grand dictionnaire des malaises et maladies de Jacques Martel. Voici quelques suggestions d’interprétations « en gros » que j’ai trouvé qu’elles avaient du bon sens :
- Les maux de dos peuvent être un signe que votre fardeau est trop lourd, que vous manquez de support ou que vous voulez vous sauver de quelque chose (rêves, désirs ou autres) en la plaçant derrière vous.
- La constipation peut être un besoin de contrôle et un refus de laisser-aller de vieilles idées.
- Les maux de ventre, populaires autant l’adulte que chez l’enfant, peuvent être des signes de sentiment d’abandon et de solitude. Vous êtes peut-être sensible à un événement extérieur qui vous affecte.
- Le fameux nerf sciatique qui peut nous taper sur les nerfs… Remarquez ce qui se passe dans votre vie quand il est douloureux. Peut-être que ces douleurs sont reliées à des soucis financiers lors d’une période de transition dans votre vie.
- Les maux d’oreilles peuvent se manifester parce que vous vivez de la peine ou à la suite de mots que vous auriez aimées entendre ou ne pas entendre. Mais il se peut que vous ne vous sentiez pas écouté.
*Attention, il faut en prendre et en laisser. Ces interprétations ne sont pas des vérités absolues, mais plutôt des pistes possibles à explorer. Il y a des fois où nous avons mal parce que nous avons mal, par exemple, parce que je me suis cogné le petit orteil !
Personnellement, j’ai souffert pendant plusieurs années de douleurs chroniques. Ce dictionnaire est arrivé au bon moment dans ma vie. Ses interprétations reliées aux maux que je subissais m’ont aidée à réfléchir, à me donner certaines pistes de recherche et à mettre le doigt sur ce qui n’allait pas. J’ai enfin pris conscience que des choix s’imposaient pour que je retrouve mon sourire et la liberté de mon corps.
J’écoute
Mon corps est devenu mon meilleur ami qui sait me dire les vraies affaires et me ramener sur la bonne voie. Comme Vanda Scaravelli le mentionne dans son livre Awakening the spine, ne regarde pas ton corps comme un étranger, mais plutôt comme un ami. Le mouvement est la chanson du corps et s’il y a une fausse note, c’est un signe qu’il se passe quelque chose de moins bien dans votre corps. Restez à l’écoute. Personnellement, je peux avoir des sensations et un minimum de tension sans plus. Je suis consciente que le minimum de tension est un signe que si je pousse davantage et continue, la douleur se pointera le bout du nez. Je sais maintenant quoi faire à mon grand bonheur.
J’explore
L’idée fait son chemin et vous vous dites que ce serait peut-être intéressant d’explorer votre corps pour découvrir différentes facettes. Je vous propose de débuter avec la respiration en toute attention, appelée respiration consciente.
Respiration en toute attention / respiration consciente
- Installez-vous confortablement, soit couché, assis ou debout. Assurez-vous que votre colonne vertébrale est bien droite.
- Mettez une main au centre de la poitrine et l’autre sur votre nombril. Assurez-vous de décontractez les épaules.
- Respirez normalement, sans technique particulière. Laissez votre corps contrôler la respiration et non vous. Rassurez-vous, c’est votre corps qui prend le contrôle quand vous dormez, par chance !
- Remarquez comment vous respirez :
- Plaisant de respirer ou pas,
- Respiration courte ou longue,
- Respiration fluide ou saccadée,
- Inspiration ou expiration plus longue,
- Si le corps ou une partie du corps se tend ou se détend,
- Si des parties du corps bougent, si oui, lesquelles.
- Remarquez le son de votre respiration. Pour moi, elle est comme une musique.
Laissez-vous bercer par la musique de votre respiration et savourez le moment de cette précieuse rencontre que vous pourrez répéter sans limite.
Observation de votre corps en pleine attention
- Installez-vous confortablement, soit couché, assis ou debout. Assurez-vous que votre colonne vertébrale est bien droite.
- Remarquez les sensations aux pieds, aux orteils, aux talons.
- Continuer en montant dans votre corps : les sensations aux mollets, aux genoux, aux cuisses, aux fessiers, au ventre, au bas-milieu-haut de dos, à la cage thoracique, aux épaules, aux bras, aux mains, aux doigts, au cou, à la nuque, aux muscles de votre visage, à la tête. S’il vous est difficile de ressentir certaines parties de votre corps, contractez-les en inspirant et décontractez en expirant par la bouche.
Appréciez votre corps et toutes ses parties. Comme le mentionne Vanda Scaravelli, évitez d’être en guerre contre lui. Écoutez-le. Pratiquez le respect et la compassion avec lui. Soyez curieux de le découvrir. Plus vous le connaîtrez, plus le verrez comme un allier, un ami et plus vous vous dirigerez vers la liberté. Laissez votre corps danser, bouger, s’exprimer.
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Photos par Jean Pelchat – départ de Judith au triathlon de Magog
