À vous qui aspirez devenir premier ministre du Québec

Votre attitude, votre comportement, vos paroles et vos actions me déçoivent au plus haut point. Nous, Québécoises et Québécois, avons besoin d’être écoutés, de comprendre et de clarifier ce que vous nous proposé et d’être confiants dans nos choix.

Vous vous dites à l’écoute des besoins de la population. Pardon ? Est-ce être à l’écoute que de dénigrer les autres partis ? De dire « oui, oui, oui » quand vous savez très bien que c’est « non, non, non » ? De ne pas répondre clairement aux questions ? De parler aux citoyens sans les écouter réellement, en pensant seulement à bien paraître ? De vous déplacer dans les régions seulement lors de la campagne électorale et de les mettre aux oubliettes une fois terminée ?

Participer à l’évolution de notre société est-il réellement important pour vous ? Une des premières promesses électorales, autant au provincial qu’au fédéral, de modifier le mode de scrutin a été abandonnée au début des mandats. Pourtant, cette promesse était en lien direct avec un des besoins de la population. Vous allez me dire « pourquoi faire des modifications si ce mode nous a bien servis ». Et vous dites désirer être à l’écoute de la population et de ses besoins…

Où sont les propositions de projets de société pour raviver notre fierté québécoise ? Où sont les « investissements » en éducation plutôt que des « dépenses » en éducation ? Les « investissements » en environnement au lieu des « dépenses » ? Que diriez-vous de remplacer les « dépenses » en santé par des « investissements » ? Et où sont les investissements qui auront des impacts positifs sur notre société et sur notre avenir ? D’ailleurs, vous souciez-vous de l’avenir sur 10, 15, 20 ans ? Ou la limite est de 4 ans ?

Pour vous, qu’est-ce que gagner des élections ? Est-ce pour flatter votre ego que vous êtes le meilleur ? Est-ce un besoin de pouvoir ? Est-ce un besoin de popularité ?

Pourquoi êtes-vous politicien et pourquoi désirez-vous le pouvoir ? J’entends déjà la réponse classique qui parait bien « pour amener la province à avancer, que les besoins de la population soient comblés, que les lois soient justes pour tous… » Mais comment sans réelle écoute et volonté sincère ? Mais comment en ayant en priorité de satisfaire les gens qui vous ont aidé à être élu ? Êtes-vous vraiment fier de gagner quand une bonne partie de la population choisit de voter pour le politicien le moins pire ou annule son vote ou s’abstient de voter parce que cette personne a la conviction que son choix ne changera rien ?

Être premier ministre n’est pas un spectacle. Être premier ministre, c’est donner l’exemple de l’écoute, la compréhension, la bienveillance, l’ouverture.
Être premier ministre, c’est de partager ses connaissances et ses expériences. C’est consulter les gens pour s’ouvrir à d’autres possibilités. C’est être authentique, intègre, honnête. C’est aider à faire de notre province, un meilleur endroit où vivre, s’épanouir, grandir.

Alors, quel exemple donnez-vous aux enfants, aux adolescents, aux adultes et aux aînés ? Réalisez-vous le message négatif que vous laissez ? « Dis n’importe quoi et tape sur ton voisin, tant que t’as des gains c’est parfait. » C’est la mentalité individualiste « Me, myself and I ». Réfléchissez…

Des campagnes publicitaires sont déployées pour nous inciter à aller voter et nous rappeler que c’est important. Oui, c’est vrai, c’est un droit fondamental. Nous sommes d’ailleurs choyés de le faire, car pour plusieurs populations dans le monde, c’est impossible. Mais comment exercer notre droit de vote avec le sourire et la satisfaction d’avoir fait le bon choix, malgré l’absence d’écoute, de compréhension et de clarté ? J’irais même jusqu’à dire, comment exercer notre droit de vote malgré un sentiment d’abandon et de déception avant même de connaître le vainqueur.

Politiciennes et politiciens, réfléchissez sincèrement…

 

Photo par Judith Leathead – Ville de Québec vue de l’Île d’Orléans  

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